
Le blanchiment d'argent est un défi qui menace l'intégrité des systèmes financiers et économiques. Un secteur particulièrement vulnérable à ce phénomène est celui de l'assurance. La souscription de contrats d'assurance permet aux fraudeurs de rendre de l'argent illégal, légal, en profitant de la complexité des produits. Comment se passe le blanchiment à la souscription de contrats d’assurance ? Quels sont les risques associés à cette pratique ? Quelles stratégies mettre en place pour lutter contre cette menace ? On fait le point dans cet article.
Le blanchiment d'argent consiste à cacher l'origine illégale de fonds en les transformant en revenus légitimes. Cette méthode de fraude permet aux criminels d'utiliser de l'argent acquis illégalement sans attirer l'attention des autorités.
Lorsque nous parlons de blanchiment d’argent, nous le regroupons généralement en trois étapes principales :
Les contrats d'assurance sont particulièrement attractifs pour les fraudeurs en raison de plusieurs caractéristiques. On fait le point !
Les primes élevées dans les contrats d'assurance facilitent l'inclusion de grandes sommes d'argent dans le système financier de manière légale.
Le mécanisme est relativement simple : en versant des primes importantes, souvent sous forme de paiements uniques ou de versements élevés, les criminels peuvent justifier l'entrée de fonds illicites. Ils prétendent alors qu'ils proviennent d'une source légitime, telle que des gains d'investissement ou des héritages.
Les transferts entre différents contrats d'assurance permettent aux criminels de déplacer des fonds d'un contrat à un autre. Il est alors plus difficile de tracer l’origine des fonds.
D’ailleurs, ce mécanisme est souvent utilisé pour brouiller les pistes et rendre difficile la détection. En manipulant les transferts, les fraudeurs dissimulent l'origine criminelle des fonds.
Les contrats des assurances prévoient une flexibilité des bénéficiaires qui facilite le blanchiment d'argent. En effet, cette caractéristique permet aux souscripteurs de modifier les bénéficiaires à leur discrétion, facilitant ainsi le transfert des fonds à des tiers sans éveiller de soupçons.
Les fraudeurs peuvent utiliser cette capacité pour dissimuler l'origine illicite des fonds en dirigeant l'argent blanchi vers des bénéficiaires apparemment légitimes. Cette pratique complique la tâche des autorités chargées de surveiller et d'enquêter sur les mouvements de fonds suspects.
En 2006, American International Group (AIG), l'un des plus grands assureurs mondiaux, a été au centre d'une affaire de blanchiment d'argent.
Cette affaire impliquait l'utilisation de contrats d'assurance pour blanchir des fonds provenant de diverses activités criminelles. Les pratiques de l'AIG ont été examinées de près par les autorités réglementaires, qui ont découvert des lacunes dans les procédures de vérification et de surveillance des clients et des transactions.
Les fonds illicites étaient dissimulés en investissant dans des contrats d'assurance, offrant ainsi une façade légale aux revenus obtenus de manière illégale. Cette méthode a permis aux criminels de contourner les systèmes de contrôle et de profiter des avantages fiscaux.
L'affaire AIG a eu des répercussions importantes, notamment des amendes significatives imposées à l'entreprise et une révision en profondeur de ses pratiques de conformité. Cette histoire a également mis en lumière l'importance pour les compagnies d'assurance de renforcer leurs mesures de lutte contre le blanchiment d'argent et de se conformer strictement aux régulations.
Nous le voyons à travers l’exemple de l’AIG, le blanchiment d'argent par le biais de l'assurance présente plusieurs risques et impacts négatifs.
Pour lutter contre le blanchiment d’argent dans le cadre des contrats d’assurance, les entreprises utilisent plusieurs stratégies, à savoir :
Les compagnies d'assurance doivent effectuer des vérifications rigoureuses des antécédents des clients lors de la souscription. Cela inclut la vérification de l'identité, de l'origine des fonds et de la solvabilité financière.
En France, la Loi Sapin II impose aux compagnies d'assurance de mettre en place des procédures de vigilance à l'égard de la clientèle.
Selon l'article L. 561-5 du Code monétaire et financier, les institutions doivent vérifier l'identité des clients et, le cas échéant, des bénéficiaires effectifs, ainsi que l'origine des fonds. De plus, elles sont tenues de signaler toute transaction suspecte à Tracfin, l'organisme de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.
Les employés des compagnies d'assurance doivent être formés pour reconnaître les signes de blanchiment d'argent et comprendre les obligations légales et réglementaires.
La formation continue est donc essentielle, avec des sessions régulières et spécialisées, ainsi que des évaluations pour garantir l'efficacité et la mise à jour des connaissances.
Dans le secteur de l'assurance, l'investissement dans des outils de détection de la fraude documentaire est essentiel pour prévenir les activités frauduleuses.
Ces outils avancés utilisent des algorithmes sophistiqués pour analyser les documents envoyés par les assurés et identifier les anomalies ou les indicateurs de potentielles fraudes.
Chez Finovox, nous avons développé une solution de détection de faux documents adaptée aux besoins des assureurs, disponible sous deux formats :
Ces deux solutions sont conçues pour se compléter, garantissant une mise en œuvre rapide et efficace afin de lutter efficacement contre la fraude documentaire dans le secteur de l'assurance.
Vous souhaitez en savoir plus sur nos solutions ? N'hésitez pas à contacter nos experts pour une consultation personnalisée.