
Le 16 octobre 2025, Finovox a organisé sa sixième matinée anti-fraude à la Maison de l’Océan, à Paris. A cette occasion, plusieurs experts de la lutte contre la fraude se sont réunis.
Lors de cet événement, Finovox a invité quatre intervenants à répondre à la question : pourquoi la fraude documentaire est-elle un enjeu majeur aujourd’hui, en France et à l’international ? L’intérêt était d’offrir un panorama concret des menaces qui pèsent aujourd’hui sur les entreprises et les institutions. Pour retrouver le contenu de cette table ronde, poursuivez votre lecture.
La fraude documentaire n’est plus un phénomène marginal : elle s’est industrialisée.
Avec l’essor des outils numériques et de l’IA générative, les faux documents comme les identités, les justificatifs de revenus, les factures circulent désormais à une échelle inédite.
Derrière ce constat, une question essentielle persiste : comment restaurer la confiance dans un monde où la preuve se dématérialise ?
Pour y répondre, Finovox, logiciel de vérification documentaire, a réuni quatre intervenants issus de divers secteurs :
Les discussions ont mis en lumière une réalité commune : la fraude documentaire est devenue un risque économique et réputationnel pour toutes les organisations.
Dans le secteur de l’assurance, Pekko Thai observe une multiplication des faux documents médicaux comme les attestations d’arrêt maladie et plus particulièrement les renouvellements d’arrêt de travail.
Mais ce ne sont pas les seuls ! Les faux documents financiers se développent eux aussi, à grande échelle. Ils permettent, notamment, de justifier des revenus dans le cadre d’un contrat de prévoyance individuelle.
Du côté du crédit à la consommation, Karim Tinouiline évoque une intensification nette de la fraude :
« On voit de plus en plus de fausses pièces d’identité ou de bulletins de salaire retouchés à l’aide d’outils numériques ou d’IA. Certains kits de faux documents sont même vendus en ligne, prêts à l’emploi. »
L’objectif ? Obtenir un financement sans réelle capacité de remboursement.
Face à ces menaces, les acteurs du secteur sont contraints de combiner vérifications automatisées et vigilance humaine.
Pour Loïc Guillemin, la fraude documentaire connaît depuis deux ans une véritable industrialisation, liée à l’essor de l’IA générative.
« En France, les falsifications ont augmenté de 240 % entre 2023 et 2024 », souligne-t-il.
Le phénomène touche désormais toute l’Europe. Au Luxembourg, 15 % des cas de fraudes traités par la police concernent des faux documents. En Pologne et en Ukraine, des réseaux transnationaux produisent et vendent de faux documents officiels (faux certificats médicaux ou faux diplômes) souvent via des plateformes clandestines.
Antoine Andrieu confirme cette tendance :
« La fraude documentaire s’est mondialisée. Elle touche le crédit, l’assurance, mais aussi le recrutement. Avec le travail à distance, on voit apparaître des cas d’usurpations d’identité à des fins d’embauche. »
Selon les données d’iCover, 6 % des permis contrôlés entre 2024 et 2025 présentaient des signes de falsification, ce qui représente une hausse de 900 % des cas de fraude sur la période.
A noter également, 63 % des fraudes concernent désormais des documents numériques, utilisés lors des parcours d’onboarding digital.
Les conséquences de ces fraudes sont multiples : financières, réputationnelles et opérationnelles.
Antoine Andrieu illustre ces risques par plusieurs exemples concrets :
Ces exemples montrent combien la fraude documentaire dépasse la simple falsification de papiers : elle menace la sécurité économique globale.
Sur le plan réglementaire, les experts constatent de fortes disparités.
D’après Loïc, la France, malgré un cadre solide (Code pénal, Sapin II), reste freinée par un manque de moyens opérationnels et un partage d’information encore limité entre acteurs financiers.
Quant aux pays anglo-saxons, (Royaume-Uni, États-Unis) ils possèdent des dispositifs plus dissuasifs, qui combinent sanctions sévères et coordination institutionnelle.
Antoine confirme cette tendance en précisant que le Royaume-Uni tout comme l’Australie se distinguent par un cadre réglementaire particulièrement exigeant en matière de vérification d’identité et de lutte contre le travail illégal.
Dans ces pays, la responsabilité de l’employeur est clairement engagée : toute entreprise doit démontrer qu’elle a mis en place des procédures efficaces pour prévenir l’embauche de travailleurs non autorisés.
Au Royaume-Uni, ce dispositif repose sur le DIATF (Digital Identity and Attributes Trust Framework), piloté par le Home Office c’est-à-dire le ministère de l’Intérieur britannique.
Ce cadre fixe des normes précises pour la vérification d’identité et impose aux employeurs d’appliquer un processus de KYC (Know Your Customer) strictement conforme à la réglementation nationale.
Dans la lutte contre la fraude, certains pays font figure de pionniers en matière de vérification documentaire et de sécurisation de l’identité numérique.
L’Estonie est souvent citée comme référence mondiale. Grâce à son identité numérique universelle, chaque citoyen peut accéder à l’ensemble des services publics et privés via un système d’authentification unique et sécurisé. Le passeport estonien reste le plus difficile à falsifier au sein de l’UE.
Le Luxembourg a, de son côté, lancé GouvCheck, un dispositif basé sur un QR code apposé sur les documents officiels. Ce système permet à tout organisme, public ou privé, de vérifier instantanément l’authenticité d’un document via une simple application. Associé à une plateforme nationale anti-fraude, Cyberfraud.lu, ce mécanisme renforce la transparence et la traçabilité des vérifications.
Aux Émirats arabes unis, la lutte contre la fraude s’appuie sur une approche intégrée et biométrique. Les autorités ont combiné données faciales, empreintes digitales et identité numérique centralisée (via la carte ICA et l’application UAE Pass).
Ce modèle, entièrement interconnecté entre les opérateurs publics, bancaires et mobiles, réduit considérablement les risques de falsification documentaire.
En clôture de la table ronde à la maison de l’Océan, tous les intervenants ont insisté sur la nécessité d’une mobilisation collective.
Face à des réglementations qui peinent parfois à suivre le rythme, Pekko Thai appelle à plus de clarté et de cohérence dans les cadres juridiques.
Selon lui, les entreprises ont besoin de règles lisibles et harmonisées pour agir efficacement : « Un arsenal réglementaire concret et facile à invoquer. »
Loïc Guillemin insiste sur la priorité de l’identité numérique, tandis qu’Antoine Andrieu appelle à « libérer la donnée de manière encadrée pour fluidifier les vérifications ».
En orchestrant cette rencontre à la Maison de l’Océan, Finovox confirme son rôle de référence dans la lutte contre la fraude documentaire.
Son logiciel de vérification documentaire s’inscrit pleinement dans cette démarche : combiner IA, expertise humaine et interconnexion pour sécuriser les parcours numériques tout en préservant l’expérience utilisateur.
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